Dernière étape laotienne : les 4000 îles, plus précisément les îles jumelles de Don Det et Don Khone. C’est sur Don Khone, réputée plus calme, que nous avons décidé de séjourner. Après avoir trouvé un joli bungalow en bord de Mékong, nous installons notre hamac et passons la journée dedans. Nous n’en sortirons que pour manger et aller chercher un jus de fruit. Nous retrouvons un petit resto familial, comme celui de Nong Khiaw, où nous mangeons très bien.

Le lendemain, malgré la chaleur, nous décidons de visiter l’île à vélo. Nous nous arrêtons aux chutes de Li Phi , très impressionnantes même en saison sèche. Nous nous baladons ensuite dans le parc à l’ombre des bambous avant de rejoindre une petite plage déserte. Comme il est impossible de s’y baigner à cause du courant, nous repartons en direction d’une autre plage. Une fois rafraîchis (sensation à durée très limitée) nous repartons pour atteindre le sud de l’île. De là, nous admirons le Mékong en espérant apercevoir les rares dauphins de l’ Irrawady (raté).

La suite de la balade, cap vers l’est cette fois, est un peu risquée avec ses ponts à la solidité bien plus que douteuse et son chemin digne d’une piste de bmx. C’est en un morceau que nous arrivons aux jolies chutes de Khone Phapeng, ravis de pouvoir faire trempette. Nous finissons la boucle en traversant de petits villages de pêcheurs. Après cette exploit sportif, nous retrouvons avec plaisir notre hamac en sirotant un jus frais à l’ananas.


C’est remontés à bloc que nous ouvrons les yeux ce matin. Aujourd’hui , on part au front (enfin on passe la frontière). Ce passage avec le Cambodge est connu pour ses nombreux bakchich et il est difficile d’y échapper. Pour éviter cette corruption et ne pas se faire plumer, nous avons préparer cette traversée avec grand soin. Le plan : quitter l’île avec le premier bateau du matin et faire du stop jusqu’à la frontière pour être les premiers sur place et avoir du temps à consacrer aux douaniers.

Nous arrivons donc vers 9h15 au poste frontière après s’être gentiment fait amener en stop. La première étape : obtenir le tampon de sortie laotien. On y échappe pas, en effet les passeports à peine sortis :« 2$ please ». On refuse et on commence un long long travail de sape. C’est finalement au bout de 40 minutes qu’ils acceptent de nous laisser passer. Faut dire qu’après leur avoir raconté notre voyage au Laos, énuméré nos plats préférés, leur avoir demandé s’ils étaient plutôt bière ou laolao ils devaient plus pouvoir nous voir. Précisons que la photo prise « pour envoyer à l’ambassade » les a un peu fait flipper et nous a bien aidé. Le deuxième passage, celui de la fausse visite médicale, est facilement évité.

Le plus gros restait à venir, le visa cambodgien. Comme on s’y attendait on nous en demande 5$ de plus. Contrairement aux laotiens qui étaient restés très calmes, les cambodgiens se mettent à hurler et jettent nos passeports en déchirant le formulaire pour le visa. Ils quittent même le bureau quand on fait mine d’appeler l’ambassade suisse. Heureusement pour nous, au bout de 20 minutes un bus de touristes arrive et fait changer l’attitude du douanier fou. Il nous prend à part et nous dit que c’est « ok » pour nous mais qu’on doit se taire. Il nous fait même passer l’étape du tampon d’entrée sans payer. C’est donc après 1h30 de dure labeur qu’on passe enfin côté cambodgien , trop contents de ne pas leur avoir laissé un centime et d’avoir tout de même économisé 20 dollars de bakchich.

On arrive à Phnom Penh après 9 longues heures de bus. Comme Delphine et Titouan sont aussi au Cambodge, nous changeons un peu nos plans et décidons de quitter la capitale dès le lendemain pour les rejoindre.