Six heures plus tard (pour 150 km) nous arrivons à notre destination. Autant le prendre comme les Philippins : « Bahala na » (c’est comme ça). De toute façon on commence à être habitués à ces trajets à moins de trente kilomètres heure. De nombreux vendeurs de nourriture montent et descendent du bus, ce qui nous permet de tester des nouveautés  (et de passer le temps). A dumaguette, nous peinons un peu pour trouver une chambre car tout est pris par les philippins en vacances. On finit par en trouver une assez poucave  (pour changer) mais qui fera l’affaire. 


Vendredi saint, tout est fermé dans les villes. Nous quittons Dumaguette pour rejoindre la petite île d’Apo. Nous y arrivons vers midi après un trajet en bangka (bateau traditionnel). L’eau turquoise et le petit village de l’île nous charme de suite. Nous trouvons un homestay très basique mais tenu par une famille adorable. Nous réservons trois nuits au paradis. Cette petite île est très connue pour ses sites de plongée et de snorkeling. C’est pour ça que nous sommes venus et pour nager avec les tortues, nombreuses ici. 

Vacances pour les philippins et les européens, la plage principale est bondée par les excursions à la journée. Nous décidons donc d’attendre la fin d’après-midi pour les tortues. En attendant  nous nous baignons dans une petite crique isolée. 50 centimètres d’eau et déjà une variété incroyable de poissons. Nous rencontrons de magnifiques poissons clown qui se laissent étonnement approcher. Les coraux, très variés et en bien meilleur état qu’au Cambodge, nous fascinent. Vers 16h00, une fois les bateaux répartis, nous partons à la recherche de tortues. Pas besoin de nager longtemps pour en apercevoir une, tellement gracieuse et calme. Nous restons une heure à observer ces bêtes qui ne semblent pas dérangées et continuent de se nourrir. 

Elles sont immenses et peu farouches, nous prenons un million de photos , vraiment impressionnés par leur taille et leur beauté. Après un bon jus de fruit, nous rentrons au homestay pour profiter des quatre heures d’électricité sur l’île pour charger nos appareils. La douche au seau ne nous fait plus peur, mais ici c’est à l’eau salée. Pas d’eau courante sur l’île. Nous nous endormons la tête pleine de belles images après un arrêt au karaoké du village. 

Le dos un peu en compote après la nuit passe sur le matelas de deux centimètres d’épaisseur, nous nous levons à six heure au son des coqs. Au petit-déjeuner dans une guesthouse du village, nous faisons la connaissance de philippins. Franklin et ses cousins sont très sympas. On fait durer le repas avant de rejoindre la plage. On passe la journée la tête sous l’eau à contempler les fonds. Le soir nous rencontrons Jerry, un reggae man prof de plongée avec qui nous parlons longtemps. Nous décidons de réserver une plongée avec lui ! Après un bon poisson entier grillé, nous nous couchons excités par la journée du lendemain. 

Le matin passé la tête sous l’eau en snorkeling , nous retrouvons Jerry pour le baptême de plongée. Très pro, il nous explique tout le matériel et nous apprend à vérifier l’équipement. Après avoir répété plusieurs fois ces gestes, nous enfilons combi et bouteille. Comme c’est une grande première pour Camille, il nous apprend les manipulations de base ainsi que les signes sous l’eau. Tout se passe très facilement, un peu moins pour vider le masque quand on est sous l’eau. Après plusieurs essais, Jerry estime que nous sommes prêts pour aller en eau profonde. 

Nous quittons la plage avec le bateau pour rejoindre le « Chapel Point » et son mur de corail.  Une fois dans l’eau, c’est magique et tout se passe très bien. Il nous laisse beaucoup de liberté et nous prend en photo pour immortaliser ce moment unique. Nous descendons jusqu’à 12 mètres. Les champs de coraux paraissent irréels, ils sont très grands, variés et colorés. A cette profondeur les poissons sont encore plus nombreux. Quand Jerry nous fait signe de remonter, nous pensons être dans l’eau depuis 10 minutes, 40 minutes se sont en fait déjà écoulées. Quand on ressort la tête de l’eau, deux énormes sourires sont scotchés sur nos visages. C’était génial !  

C’est une expérience unique dans un cadre extraordinaire. Le séjour de trois jours initial se transforme en six jours puisque Thibaut décide de passer sont Open Water, licence de plongée.  Nous réservons deux nuits de plus, gratuites, offertes par la gentille propriétaire. On profite de la vie insulaire au même rythme que les locaux. La gentillesse des gens est un plaisir. Chaque bonjour et sourire échangés nous font penser au Myanmar.